Episode 5 : Faudrait peut-être savoir dessiner
Nous avons suffisamment remercié Fabrice Luchini pour sa contribution
décisive au développement de T-Shirt Store mais il ne faut pas oublier
que cette aventure n’aurait pas été possible sans l’aide de vrais amis,
de camarades de promo ou encore de connaissances plus ou moins proches
qui ont bien voulu donner un petit coup de main. Notre échoppe de
maillots de corps sérigraphiés n’aurait jamais pu fêter ses vingt ans
cette année sans eux. Avant d’évoquer le rôle que certains ont
pu jouer dans cette entreprise, revenons un peu en arrière. Vendre des
t-shirts c’était sans doute une bonne idée mais encore fallait-il avoir
des motifs à imprimer dessus. Comme beaucoup d’étudiants redoutant
l’oisiveté, je consacrais une partie du temps que mes études me
laissaient pour vendre des costumes et autres habits décontractés chez
Jules. Au détour d’une conversation avec un client j’apprends qu’il est
graphiste et qu’il utilise le logiciel illustrator. Je ne sais pas s’il a
cru au projet, si j’avais une bonne tête ou s’il n’avait rien à faire
d’une journée de congé mais toujours est-il qu’il accepta de me donner
quelques heures de cours. Voila qui allait booster les créations, car il
faut reconnaître que si les premières exquises de motifs au crayon de
couleur révélaient un sens certain de l’organisation il n’en allait pas
nécessairement de même de l’originalité. Outre le thème des pictogrammes
qui s’accordait bien avec l’esprit techno qui était alors à la mode,
l’inspiration se trouvait aussi dans les bibliothèques (n’oubliez pas
que nous étions fin 1999 début 2000 et que le web n’était pas ce qu’il
est devenu). Bien entendu les idées ne manquaient pas mais parfois, de
bonnes représentations graphiques faisaient défaut. Parmi le groupe
d’amis que j’avais à la fac, on me présenta un type visiblement doué
pour le crayonnage. Julien contribua au succès, au début encore relatif,
des premières collections T-Shirt Store. Julien comme tant d’autres,
auxquels j’aimerais rendre hommage dans les prochains épisodes, étaient
de ceux qui donnaient. Ils ne cherchaient pas la gloire, ou une
quelconque rémunération en retour pas même une bonne note, un « like »
ou « un pouce en l’air » sur son compte Insta (par ailleurs inexistant),
comme on aide des amis à déménager ils donnaient un petit coup de pouce
tout simplement pour rendre service. Très curieusement on assiste ces
dernières années à une inversion des relations entre la sphère
commerciale et le cercle privée. Les entreprises qui devraient nous
proposer des services payants nous offrent des prestations gratuites
alors que dans le même temps les individus entre eux monnaient des
services qui étaient jusqu’alors gratuits. L’évaluation, la contre
partie nous fait parfois oublier l’importance du don, ça n’a pas été le
cas de beaucoup de ceux qui ont cru en T-Shirt Store qu’ils en soient
ici remerciés.
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